OMC Des pays de l'UE critiquent la tactique de Bruxelles à l'OMC
Plusieurs Etats membres de l'UE s'en sont pris lundi 19 septembre à Bruxelles à la tactique de la Commission européenne dans les négociations agricoles à l'OMC, lui reprochant d'offrir trop de concessions à ses interlocuteurs, a-t-on appris de sources européennes.
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Lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture, "plusieurs délégations sont intervenues pour exprimer leurs préoccupations sur la manière dont se déroulent les négociations", selon l'une des sources. La France, l'Italie, l'Espagne, l'Irlande, l'Autriche, la Hongrie et Chypre jugent "beaucoup trop faible" l'approche de la Commission, qui négocie au nom des 25 à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sur des sujets comme les droits de douanes ou encore les subventions à l'exportation, a-t-elle ajouté. Ces pays reprochent à Bruxelles de toujours "faire le premier pas", de mal "vendre" la politique agricole commune (PAC) et sa réforme et de ne pas réussir à effacer l'image "d'éternel fautif" de l'UE vis-à-vis des pays en développement, a-t-elle poursuivi.
La commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel, qui présentait aux ministres les résultats d'une visite effectuée à Washington la semaine dernière avec son collègue chargé du Commerce Peter Mandelson, a de son côté affirmé n'avoir rien cédé aux Américains. "Mme Fischer Boel a assuré n'avoir pas fait de concessions à Washington", a indiqué son porte-parole, Michael Mann. Avant que la Commission ne "bouge, les Américains doivent promettre de réformer leur politique" agricole nationale, a-t-il ajouté, soulignant que Bruxelles ne lâcherait rien sur les subventions à l'exportation sans un geste des Etats-Unis mais aussi du Canada et des Australiens.
Peter Mandelson a lui aussi affirmé lundi que l'UE ne ferait pas de nouveaux gestes dans la négociation agricole à l'OMC si les autres pays ne faisaient pas d'offres équivalentes. "Mes Etats membres n'accepteront tout simplement pas de faire à nouveau de premiers gestes européens qui sont empochés par les autres sans que ceux-ci avancent en parallèle", a expliqué le commissaire. Avec les réformes successives de la PAC et l'engagement de principe de renoncer aux subventions à l'exportation, l'UE estime avoir fait sa part du chemin pour débloquer la négociation clef sur l'agriculture. Les Européens estiment qu'il revient maintenant notamment aux Etats-Unis, au Canada et à l'Australie, d'avancer sur la réforme de leurs propres mécanismes de protection, notamment les soutiens internes à leurs agriculteurs et les organisations de marché.
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